Transmission par la parole

Le texte de l’Empereur Jaune est la Bible de la médecine orientale et celui qui donne la substance derrière ce texte est l’I-King, le livre des transformations qui date de presque 4000 ans. Le livre des transformations est vaste dans ses applications, il ne se limite pas uniquement à la médecine, mais aussi dans l’oracle divinatoire et de nombreuses autres disciplines y compris les sciences telles que les mathématiques, chimie et physique.

Mais revenant au texte de l’Empereur Jaune. Il y a deux versions qui existent, une qui était faite par Ohbiyo: il a mis l’importance sur la cosmologie et l’autre de Yojiyozen qui a très bien élaboré chaque chapitre de ce texte. Toutes les deux existaient durant la dynastie Tang du 7ème siècle après Christ. La version de Yojiyozen, commence par la difficulté de transmettre toutes les connaissances des savants par l’écrit ou bien simplement les laisser à une transmission par la parole comme dans le zen Bouddhiste, Isshin Denshin ( transmission d’une âme à l’autre).

Il avait pris l’exemple du seigneur Kanko qui lisait un texte de sage ancien. Le menuisier qui travaillait à fabriquer un chariot au sous-sol qui monta à l’étage supérieur et demanda à son seigneur:

« Monseigneur, que lisez-vous? »

Le seigneur répondit: « Je lis la parole d’un sage »

Le menuisier demanda alors à son seigneur: « Y a-t-il un sage actuellement? »

Le seigneur : « Non, il est mort depuis longtemps»

Le menuisier : « Alors, cette parole de sage n’a plus de valeur ».

Le seigneur s’est mis en colère, et répondit « Tu n’es qu’un simple fabricant de chariot, tu ne pourrais pas comprendre la vérité des paroles de ce sage ».

Le menuisier explique sa pensée :« Si une chose est trop molle, elle est trop fragile pour être consolidée, mais si elle est trop dure, ce sera difficile de l’assouplir. Si ce n’est ni mou ni dur, on peut la sentir entre ses mains. Mais son esprit ne pouvait pas capter la subtilité de cette sensation. On ne pouvait pas exprimer cette sensation par la parole. J’ai essayé de transmettre mes savoirs à mon enfant depuis 70 ans, mais Je n’arrive pas toujours lui transmettre certaines choses qui sont extrêmement difficiles à transmettre par la parole ».

La morale de ce texte c’est qu’on ne peut pas transmettre certaines choses uniquement par l’écrit. Et sans utiliser le texte, on ne peut rien transmettre à une autre génération pour comprendre l’importance du sujet du débat. La médecine traditionnelle d’orient a toujours essayé de maintenir un délicat équilibre entre la théorie et la pratique pour transmettre son savoir et laisser chaque thérapeute en faire ses propres conclusions grâce à ses expériences personnelles tout en respectant la connaissance de savoir traditionnel. On appelle cela Onkotchishin.