Travail du ventre pour les étudiants de première année

 

Le travail du ventre est la dernière partie du travail de shiatsu, parce que traditionnellement, au Japon, on pense que l’esprit y réside. Par contre en occident on situe plutôt l’esprit dans la tête. En orient, on situe plutôt l’esprit dans le ventre, parce que s’y trouvent tous les organes vitaux qui participent à la fabrication de nourriture destinée non seulement au corps, mais également au cerveau. Nos organes vitaux expriment tous les sentiments de l’esprit à travers l’utilisation de notre cerveau. Par exemple le foie exprime les sentiments de colère, d’agressivité ou d’agitation; le cœur exprime les sentiments de joie de vivre ou d’exaltation quand elle devient très active; le pancréas exprime le désir de rationaliser la signification pour tout ce qui nous passe sous les yeux; les poumons expriment les sentiments de tristesse, mélancolie ou chagrin; tandis que les reins expriment les peurs, les angoisses et les situations de panique. Au Japon, il y a de nombreux mots qui expriment l’état d’esprit intérieur de la personne. Par exemple «Haragatatsu» (littéralement ça signifie le ventre qui se lève, autrement dit on est fâché, ou en colère avec indignation), «Harano mushi ga osamaranai» (littéralement ça veut dire que l’insecte qui est dans le ventre s’agite, et qu’on n’arrive pas à le calmer. C’est à dire qu’on est tellement fâché ou maltraité, qu’on n’arrive pas à pardonner ou oublier), «Harao watsu te hanas» (littéralement parler en coupant le ventre, c’est à dire qu’il faut parler sans arrière pensée, directement sans complot à l’arrière), «Haraguro» (Littéralement, quelqu’un qui a le ventre noir à l’intérieur, c’est à dire quelqu’un en qui on ne peut avoir confiance, car derrière ses paroles on ne sait pas ce qu’il pense). Il y a de nombreuses autres expressions qui font référence à notre ventre. Si on compare le développement des soins thérapeutiques entre la Chine et le Japon, on constate qu’en Chine on fait principalement le diagnostic en utilisant le pouls de l’artère radiale, tandis qu’au Japon en plus du diagnostic du pouls, un diagnostic important du ventre s’est développé. L’ancien docteur Ota Shinsai a consacré toute sa vie à écrire un livre sur le diagnostic du ventre, c’est devenu une référence pour toutes les personnes qui pratiquent la pharmacopée comme le shiatsu. Tandis que les gens qui pratiquent l’acupuncture dépendent beaucoup plus du diagnostic du pouls. Durant la première année, nous travaillons uniquement sur la qualité de la pression, les différentes techniques d’application de pression des doigts, avec le pouce, la paume de la main ou encore la technique de pétrissage. Ce n’est qu’à partir de la 3ème année que nous nous focaliserons sur l’aspect du diagnostic oriental pour sentir l’énergie du ventre qui peut se manifester surchargée ou en manque. Il faut pouvoir bien palper pour mieux sentir les différentes qualités de circulation d’énergie, dans les différents endroits du ventre.